Je suis tombé presque par hasard sur cet article de Patrick BARD, bon connaisseur du Massif central, publié dans LeMonde.fr en août 2010. Je vous livre tel quel ce morceau de rêve où je retrouve avec délices mon Île Magnifique.

En Lozère, le Causse Méjean, comme une île en plein ciel

24.08.10 | 17h22 • Mis à jour le 24.08.10 | 17h32


Troupeau de brebis à Nivoliers dans le Causse Méjean


Troupeau de brebis à Nivoliers, dans le Causse Méjean.
© PATRICK BARD



Les cigales griffent le silence sous un soleil qui recuit le plateau calcaire. Là-bas, à plus de 1200 mètres d'altitude, la silhouette du Mont Gargo nargue les Cévennes. Nous sommes sur le causse Méjean, relié au reste de la Lozère par quelques saute-ruisseaux médiévaux, à peine des ponts jetés sur le Tarn et la Dourbie, rompant l'isolement des steppes qui ondulent dans la touffeur de l'été. En bas, les vignes, les canoës. Les bulles de la source de Quézac. En haut, le désert.

Quelques blés dansent au fond des dolines d'argile. Des villages ponctuent ça et là le causse. Peu. L'âge de pierre a duré, en ce pays ras. Le calcaire a suppléé le bois. En dehors des volets, des portes, pas une poutre. Pas un plancher. Les toits de lauzes sont supportés par des voûtes, des contre-voûtes qui donnent à la moindre grange, la moindre bergerie, des allures de cathédrale pour brebis.

Le regard porte loin sur ces terres rudes, jusqu'au Mont Aigoual. Pas grand-chose ne l'arrête : 420 km2 pour à peine plus de 430 habitants, une densité pré-sahélienne. L'été carbonise les pelouses sèches aux allures de Mancha, bornées de moulins à vent ruinés. La maigre silhouette du Quichotte pourrait bien surgir.

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